Le va et vient incessant de la houle s'écrase contre une longue rangé d'immeubles tous plus luxueux les uns que les autres. Qu'ils soient d'habitations ou la maison mère d'une société florissante, tous rivalisent de modernité. Le soleil se reflète du matin au soir dans des vitres perpétuellement briquées, les vigiles à l'entrée vous scannent d'un regard. Au blue district, dur dur d'y entrer sans laisser-passer. Les checks-points encadrent la zone avec une rigueur toute militaire. Pas de commerces ni de bars dans le coin, ici c'est familial-huppé, travailleur-guindé. Le point de ralliement des chouchous du gouvernements.

Autrefois lieu de festivités constantes, les bars et les boites de nuits pullulaient à tous les coins de rue. Mais le pink district a été reconverti en un amalgame de commerces plus ou moins fréquentables. Ici on trouve tout, à manger, de quoi s'habiller et bien plus encore. Car ce coin de la ville est aussi le haut lieu du marché noir : alcool, drogues ou encore faux laisser-passer. Il n'est d'ailleurs pas bien compliqué d'entrer là, les checks-points ne sont ni nombreux ni sévères. En outre, l'endroit est bordé par de nombreuses plages sauvages, certes difficiles d'accès mais par conséquent très peu surveillées. Elles sont donc souvent occupées, illégalement, par des jeunes en quête d'une liberté étouffée.

Le centre ville de Sè-lavan est aussi le centre de l'éducation. Les jeunes, de toutes classes sociales, y sont élevées de la maternelle à la faculté. En plus des dizaines d'établissements privés et publiques, d'immenses complexes sportifs avec stades, piscines et terrains divers sont accessibles. À ceux qui ont la bonne autorisation, ou le bon porte-monnaie, cela va de soit. Un grand parc fait également la fierté des lieux. Il a pour but la conservation d'une grande diversité de plantes : tout cela comme preuve de la grandeur du partie. Enfin, green district regroupe des habitations modestes, composés de petits immeubles et maisons de villes. Ce sont les étudiants et les familles ouvrières qui peuplent les bâtiments, dans une étrange ambiance de tranquillité, de surface. L'apparente souplesse des contrôles laisse deviner une surveillance en dessous de table.

Nous voilà dans le quartier des bars à peine autorisés, là où l'armée a déserté. Les checks-points n'existent plus par ici, on entre sans la moindre difficulté. Mais on sort pas comme on veut, car red district concentre avant toute chose la population pauvre de Sè-Lavan. À la limite du bidonville, les lieux de vies tombent en ruines, les coupures d'eau lacèrent le quotidien de tous. L'insécurité est omniprésente. On peut passer les contrôles d'autorisations de sorties pendant les heures de boulots et d'écoles. Par contre, une fois la nuit tombée, mieux vaut connaitre des passages secrets ou avoir de quoi lâcher un beau pot-de-vin. Sachez le, vous êtes aux portes du désert. La chaleur rend le manque d'eau un peu plus intolérable. L'air pèse une tonne, il est chargé d'un sable brulant qui s'infiltre partout. Partout.

On arrive finalement côté montagne, là où la ville disparait. Il n'y a plus de nature luxuriante, la seule qui survit se définit comme aride, sèche, parfois même brulé. Des grottes creusent un peu partout le flanc de la montagne la transformant en gruyère géant. Ces grottes sont devenus le refuge des fugitifs, de tout ceux qui fuit le gouvernement, leur famille ou tout autres problèmes. Elles sont aussi le point de ralliement de la résistance. Bien qu'il n'y est aucun de contrôle pour accèder à cette zone, des patrouilles pas vraiment officielle circulent là en quads et en 4x4, arme aux poings. Les affrontements sont quotidien, la majorité de la population évite donc scrupuleusement de ce rendre dans ce non-district. De toute manière, à part la montagne il vous reste le désert. Vous vous perdriez à coup sûr dans les dunes.